Audition : L'enquête Eurotrak 2022
Qu’est-ce que l’enquête Eurotrak?
Eurotrak est une vaste enquête sur la perte auditive et l’appareillage, lancée tous les 4 ans par l’Association européenne des fabricants d’appareils auditifs (EHIMA) auprès des malentendants et utilisateurs d’appareillage auditif en Europe et au-delà. Malgré ses limites comme toute enquête, elle présente l’avantage d’étudier non seulement les bénéfices apportés par l’appareillage mais aussi les raisons pour ne pas s’appareiller ou ne pas utiliser l’appareillage acquis.
Etat des lieux
En France 9,7% des Français déclarent une perte auditive dont une petite moitié seulement est appareillée.
La principale raison pour s’appareiller (44%) est de retrouver une meilleure communication, suivie par le souci de prendre soin de sa santé, puis l’achat sans reste à charge, la pression de l’entourage, la prescription médicale, la gêne causée par le port du masque lors de l’épidémie de Covid.
1. Bénéfices ressentis à l’usage des appareils
- 82% des utilisateurs sont satisfaits de leurs appareils et parfois même surpris par des résultats meilleurs qu’attendus, ressentant un plus grand confort dans les activités de groupe (vie sociale, famille, travail), une plus grande confiance en soi (accompagnée d’un sentiment d’indépendance et de sécurité).
- La satisfaction est plus élevée si les appareils sont portés plus de 8 heures par jour.
- La clarté du signal est le critère le plus important.
2. Raisons pour ne pas s’appareiller ou ne pas utiliser les appareils acquis
Mais près de 54 % n’ont pas fait la démarche de s’appareiller ou n’utilisent pas leurs appareils. Quels sont les freins ?
Outre les raisons financières (appareillage encore trop cher malgré les aides, 65 %), de perte auditive trop marginale (acouphènes, pertes atypiques, chirurgie nécessaire…) ou de soucis plus urgents, pourquoi ne pas s’équiper ou utiliser l’appareillage, alors que les utilisateurs sont satisfaits ?
En ce qui concerne les non-acheteurs, 71% des ORL et 65% des médecins généralistes n’ont pas conseillé l’appareillage, (alors qu’ils sont par ailleurs la principale sourde d’information et les premiers à conseiller l’appareillage).
Pour 75 % des non-utilisateurs après acquisition, l’essai n’a pas été concluant, 64 % sont déçus parce qu’ils attendaient une audition redevenue normale, 59 % sont déçus par le manque d’efficacité pour suivre une conversation dans le bruit.
Enfin, 20 % sont freinés par le manque d’esthétique des appareils, la crainte d’afficher sa perte auditive en public, l’inconfort.
On peut donc envisager 2 tendances principales :
- Le manque d’information sur les bénéfices, (à quoi on peut ajouter la déception à l’usage).
- La dimension psychologique.
