Appareils auditifs


Bien s'équiper en appareils auditifs : 


Un guide pratique très complet pour mieux choisir son équipement.


Edité par SurdiFrance - Edition 2024

Les différents types d'appareils auditifs
On parlera ici d'appareils externes, posés sur l'oreille ou dans le conduit auditif :
Tous ces appareils existent en modèles 100% santé (classe 1) et en appareils de plus haut de gamme classe 2

Nous parlerons aussi en fin de page des accessoires, qui peuvent apporter un plus réel dans l'utilisation des aides auditives.
Les appareils contour d'oreille
Les appareils de type contour d'oreille représentent 70 % du marché des aides auditives environ, ils se posent sur (derrière)  l'oreille d'où leur nom technique (BTE : behind the ear), la plupart de ces appareils est alimenté par des piles, certains peuvent être équipés de batteries rechargeables, ce qui est intéressant mais nécessite de recharger chaque jour.
Les appareils contour ont la réputation d'être solides, certains modèles sont étanches (surtout les rechargeables), mais la plupart devront être soigneusement séchés chaque nuit.

Ils peuvent être de deux types :
  • Contours classiques, l'écouteur est dans l'appareil contour, le son est conduit à l'oreille par un petit tube, jusqu'à un embout adapté sur mesure au conduit auditif. Ces appareils sont les plus classiques, ils peuvent s'adapter à une large plage de besoins, mais sont souvent considérés comme peu esthétiques, suivant le diamètre du tube de raccordement.
  • Mini-contours à écouteur déporté, le son test transmis par un petit fil électrique à un écouteur disposé à l'entrée du conduit auditif. Ces appareils sont en général moins puissants que les précédents, mais beaucoup plus discrets...
    • Les contours classiques ne peuvent être associés qu'à un embout sur mesure qui bouche le conduit auditif (voir photo ci-dessous) Les mini-contours peuvent être associés à ce même type d'embout, ou bien à un embout dit "open " ou "parachute" , plus petit qui s'introduit dans le conduit auditif sans le boucher et qui laisse les sons extérieurs ( particulièrement les graves) pénétrer naturellement dans l'oreille et permet aussi à l'air de circuler plus librement.
Evidemment c'est le dialogue avec votre audioprothésiste qui permettra de choisir l'embout le plus adapté à votre type de surdité.

Les appareils intra-auriculaires
L'énorme avantage de ces appareils est leur compacité et leur discrétion , c'est aussi ce qui en limite les performances.
L'électronique doit être extrêmement compacte, la pile est de petite taille, donc de capacité limitée.
Réservés à des surdités légères à moyennes, ils ont en outre la réputation d'être plus fragiles.


Les assistants d'écoute
Il est possible d'acheter en pharmacie, sans ordonnance, des assistants d'écoute .
Ce sont des appareils contour d'oreille, très simples, préréglés selon un niveau de perte correspondant à une presbyacousie légère à modérée, équipés d'un embout standard. Le réglage n'est pas personnalisé et ce matériel n'est pas pris en charge par l'assurance maladie ni par les mutuelles.
De ce fait, à l'usage ils ne sont pas si économiques que cela semble au premier abord (un appareil coûte 300 euros environ, les piles ne sont pas remboursées).
Ils ne comportent pas de position T, ni de connexion Bluetooth, ce qui exclut leur utilisation avec les boucles magnétiques ou les transmetteurs de téléphone ou télévision.
Si vous ressentez une perte auditive ou une gêne, nous vous conseillons de consulter d'abord un médecin ORL  pour connaître votre perte auditive réelle et savoir si un assistant d'écoute peut la compenser, puis de faire un essai -préalable à tout achat - mais aussi d'essayer en parallèle un appareil auditif d'entrée de gamme réglé par un audioprothésiste afin de comparer.
Avec la réforme 100 % santé, aujourd'hui, il est beaucoup plus intéressant de s'équiper de vrais appareils auditifs classe 1 intégralement pris en charge (par la sécurité sociale et une mutuelle) que d'acheter ce type de matériel.
Appareillages complémentaires
Ces appareils externes communiquent avec les prothèses auditives en Bluetooth ou par l'intermédiaire d'une boucle magnétique portée autour du cou, la connectivité fait partie des options disponibles en classe 1
Il est donc nécessaire d'avoir pris des options de connectivité lors de l'achat des appareils.

Transmetteur Bluetooth pour source sonore (télévision, radio, chaine HiFi, Ipod...)
L'émetteur est raccordé de manière filaire à une sortie écouteurs (ou à une sortie audio digitale) de la source sonore, il transmet le son en Bluetooth aux appareils ou à un récepteur complémentaire porté autour du cou (boucle magnétique)
Cette solution permet d'entendre la télé (ou autre...) sans être obligé de monter le son, elle permet une qualité d’écoute intéressante, car elle élimine les résonances de la pièce et permet aussi de diminuer les bruits ambiants.

Télécommandes
La plupart des appareils numériques peut être dotée d'une télécommande, laquelle permettra de régler le niveau sonore global des deux prothèses (éventuellement de chaque appareil indépendant) cette télécommande est une option qu'il faut acheter en plus.

Les appareils les plus récents sont fournis avec des applications sur smartphone, qui permettent de régler le niveau global, voire de régler par bandes de fréquences (graves, mediums, aigus) et de choisir entre les programmes-type préréglés par l'audioprothésiste.
Cela ne remplace en aucun cas le réglage de base de l'audioprothésiste,  mais permet d'avoir une certaine latitude pour s'adapter à chaque situation.
Il est aussi en général possible d'activer ou de contrôler les effets de micros directionnels ou de réduction du bruit ambiant.
Certains constructeurs prévoient même que ces applications puissent servir à l'audioprothésiste pour modifier à distance les réglages, ou pour recueillir des données de fonctionnement lui permettant de vérifier le bon fonctionnement des prothèses ....
 Les multiples fonctions proposées sur les appareils auditifs .....

Les fabricants multiplient les innovations technologiques. Mais les acheteurs d’audioprothèses se sentent souvent perdus !
Toutes les fonctions ne vous seront pas utiles, mais en décrivant bien les situations qui vous semblent gênantes : vous pourrez permettre à l'audioprothésiste de sélectionner les prothèses qui auront les fonctions qui vous sont nécessaires...

Nous essayons ci-dessous de faire le point…

Sur les appareils eux-mêmes
 
Micro directionnel. (disponible en classe 1)
Dans les situations bruyantes cela permet de discuter avec la personne directement en face de soi.  L'effet directionnel est obtenu à l’aide de 2 micros : un micro avant et un micro arrière. En faisant la différence entre les deux, on est capable de privilégier le son qui vient de l’avant.

Communication des deux audioprothèses entre elles, réduction du bruit de fond
Au cours d'un repas lorsqu'on veut discuter avec une personne située à sa droite par exemple, on est souvent gêné par le brouhaha qui arrive dans l'oreille gauche. Les fabricants ont imaginé un système qui permet de soustraire ce brouhaha et d'envoyer la voix de la personne qui parle dans les deux oreilles.
Ce système est automatique, il permet en général une meilleure compréhension dans les ambiances bruyantes (restaurant), mais son fonctionnement très complexe nécessite une électronique performante .... et coûteuse.

Possibilité de régler soi-même ses appareils (disponible en classe 1)
Les appareils numériques sont généralement programmés par votre audioprothésiste pour fonctionner dans les situations les plus courantes que vous rencontrez: souvent cela nécessite de prévoir plusieurs programmes (programme de base, pour ambiances bruyantes, pour écouter la musique ... etc)
Le passage d'un programme à l'autre peut être automatique, il peut aussi être commandé par une impulsion sur un petit bouton situé sur la prothèse. De même ce petit bouton peut permettre de baisser ou d'augmenter globalement le son des prothèses.
Mais pour des réglages plus approfondis il est nécessaire de passer par une télécommande ou une application sur smartphone
Beaucoup de prothèses permettent de mémoriser les réglages complémentaires que fait l'utilisateur, cela permet ensuite à l'audioprothésiste d'améliorer les réglages de base de l'appareil.

Système anti-acouphènes (disponible en classe 1)
Un générateur de sons est ajouté au traitement acoustique des appareils, les appareils émettent donc un "léger" son sur une large bande de fréquences (bruit blanc) ou dans certains cas un son naturel de type bruit de marée.
Ce son faible évite de se retrouver dans le silence et permet donc de masquer l'acouphène.

Audiométrie in situ.
Depuis toujours certaines marques offrent la possibilité de tester la perception des sons faibles (seuils liminaires, donc de faire un audiogramme) ainsi que les niveaux de confort directement au travers de l’appareillage, mais dans les faits cela reste peu utilisé. cette fonction est pourtant intéressante lorsque le malentendant est sensibles aux bruits forts, elle permet un réglage plus fin de la compression dans toutes les bandes de fréquence. Il semble que cette technique revient à la mode afin de mieux prendre en compte l'acoustique du conduit auditif et d'améliorer les préréglages. Là aussi il peut être intéressant d'interroger son audioprothésiste voire d’exiger une marque qui permette cela.

Anti Larsen.(disponible en classe 1)
Il est souvent difficile d'apprécier les performances des anti Larsen. Chacun comprendra que si l’appareil baisse le son dans la bande de fréquence où le Larsen est en train de se développer, cela se fait au détriment de la compréhension. Certains audioprothésistes préfèreront ne pas activer l'anti Larsen
et miser sur l'étanchéité de l'embout afin d'éviter au maximum le Larsen. D'autres limiteront carrément l'amplification


La compression fréquentielle.

Peu utilisée cette technique est pourtant essentielle pour les personnes qui ont une perte auditive très importante dans les aigus (aucun appareillage ne pourra corriger efficacement cette perte). Il s'agit de décaler en fréquence les sons aigus totalement inaudibles par la personne vers des fréquences plus graves qui seront entendues.

La connectivité Bluetooth et/ou Boucle magnétique T
La connectivité est maintenant disponible sur une majorité d'appareils auditifs, elle permet de se connecter directement à une source individuelle (télévision, téléphone, ordinateur...) ou à une source collective par l'intermédiaire de la fonction T ( boucle magnétique de lieux publics, de guichets, dans l'ascenceur ... etc.)
C'est une fonction qui apporte un vrai plus dans la vie de tous les jours.
L'idéal est de s’équiper d'appareils ayant les deux modes de connectivité (Bluetooth et bobine T)

 Micro sans fil ou micro déporté.
Certains fournisseurs proposent des micros déportés, que l'on peut poser au milieu d'une table pour une réunion ou poser en "micro-cravate" ce qui permet de privilégier les paroles d'un interlocuteur (pour une conférence ou au restaurant par exemple) le micro transmet alors le son sur un réseau bluetooth ou HF , repris directement par les appareils les plus récents ou par l'intermédiaire d'un récepteur porté autour du cou (boucle magnétique).
Cet appareillage permet de résoudre certaines situations particulières, mais il a un coût non négligeable. (à partir de 200 €)
Certains fabricants (Resound, Medel...etc.) combinent plusieurs fonctions dans leurs micros déportés Bluetooth, ils peuvent aussi transmettre la télé ou une source audio

Ces appareillages peuvent être liés aux prothèses et donc de la même marque, il est aussi possible d'acheter micro et récepteur boucle magnétique indépendamment des prothèses auditives, pourvu que celles-ci soient munies de la fonction T

A noter aussi que le récepteur boucle magnétique comprend en général une entrée pour raccordement direct à une source sonore, cela peut être extrêmement intéressant pour y raccorder directement une source de musique (baladeur), un ordinateur pour une conversation Skype ou les audioguides électroniques lorsque l'on visite un musée.....

 

La boucle magnétique : interview de Nelly SEBTI

Une interview de Nelly Sebti, présidente de l'association bretonne Oreille et Vie

Nelly détaille son expérience de la boucle magnétique (BIM), la différence entre le Bluetooth et la boucle magnétique, la nécessité pour les audioprothésistes de présenter la BIM aux patients, la nécessité de demander l'équipement des ERP.

un résumé en 5 minutes 22 de tout ce que doit connaître un malentendant dans ce domaine !

 Lien vers la vidéo sur le site de Deaco >>

Les fonctions télécommande et récepteur bluetooth ci-dessus peuvent être regroupées dans un seul boitier suivant les marques, la télécommande par smartphone peut nécessiter un récepteur intermédiaire suivant le système d'exploitation (Android ou Apple IOS) demander à votre audioprothésiste.

Pour aller plus loin : une heure pour vraiment tout savoir sur la connectivité : conférence confinée N°3 de la société Le Messageur
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